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Architecture de la foule

Studio de projet des Master 1 & 2 - ENSAB Rennes - 2019/2020

Un théâtre contre l'oubli

Projet de Alexis Le Gallo, Camille Valette et Maëlla Plouzennec

L'ARCHITECTURE DE LA FOULE

2019/2020

Studio de projet - ENSAB Rennes

Master 1/2

Encadrants responsables

Can Onaner avec Dorian Taburet

Mathilde Sari et Henri Bony

Labo photo : Emmanuel Groussard 

Un théâtre contre l'oubli

Alexis Le Gallo, Camille Valette et Maëlla Plouzennec

Qu’est-ce qui caractérise les derniers regroupements sociaux ? Qu’est-ce qui les relie ?

Le virtuel, ce territoire immatériel, regroupe les flux, le savoir, et d’une certaine manière la foule d’aujourd’hui. 

Nous nous sommes posé cette question : comment ce territoire virtuel se traduit de manière architecturale ?

Les réseaux sous-terrains, les Data Centers, sont les conséquences même de ce besoin constant d’irriguer, de sauvegarder, de protéger. Paradoxalement, notre soif insatiable de connexions numériques conduit à la croissance irrésistible de cet urbanisme post-humain. 

De nos jours, les Data Centers constituent des architectures qui méritent notre intérêt. De plus en plus invasifs, nous devons requestionner notre manière de « construire l’immatériel ». 

Avant de basculer définitivement dans une civilisation post-humaine, nous avons souhaité nous interroger sur ce que l’infrastructure brute, la boite noire, pouvait faire émerger. L’éclatement d’un espace clos et sécurisé serait alors pour nous, une sorte de nouvelle spatialisation transgressive ;  un court-circuit dans la boulimie croissante de l’internet infrastructurel.

Quelle relation imaginer entre la foule physique et son alter ego virtuel ? Comment occuper cette infrastructure ?

Aujourd’hui, la prolifération d’images virtuelles altère notre mémoire, les souvenirs s’abiment et les machines assurent nos arrières. Qu’adviendrait-il si une panne informatique survenait et que l’ensemble de nos données disparaissaient ?

L’architecture de ces grands entrepôts, qu’il s’agisse d’un entrepôt Amazon ou d’un Data Center, semble courir à sa perte. L’homme construit contre lui-même ces immenses boîte fermées à toute forme de vie.

Hors, c’est à l’architecture de rendre visible la mémoire. 

Ainsi, nous imaginons la réactivation symbolique d’un Data Center par le théâtre, semblant être le seul espace où l’on élabore encore des clefs d’activation de la mémoire.

Pour remplir ces différentes “missions” de sauvegarde de la mémoire, notre Data Center s’organise de manière presque didactique. De la récolte des souvenirs dématérialisés à leur transposition matérielle, de la manutention à la scène, le théâtre se révèle être un agitateur. La création devient un processus permanent, une activité quotidienne, quand la boite noire devient scène.

Le Théâtre contre l’oubli est une médiation de l’homme pour lui même, un lieu intemporel que nous ouvrons pour le découvrir et le révéler.

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