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SCÈNES DE RÉVOLTE

2018/Proposition au séminaire du BAL « Les temps de l’image »

 

Can Onaner / Mathilde Sari / Joseph Rupp / Georgi Stanishev

EHESS, Paris

Octobre 2018

Synopsis

Dans un lieu unique, un théâtre fait de places superposées, une foule atomisée et apolitique se transforme progressivement, au grès de représentations théâtrales de révolutions passées, en une foule unifiée par la révolte. Elle se fige, en dernier lieu, dans une forme monumentale, vouée à la ruine.
Le film s’intéresse aux différents états de la foule à travers ses transformations et questionne les potentialités de l’architecture et du théâtre à engendrer un éveil de la foule en reproduisant des moments historiques de révolte.

Note d’intention

Ce film se propose comme une allégorie de la conquête de la ville par une foule qui s’approprie son espace public dans un cadre spécifique qu’elle se crée. Il cherche à mettre en exergue la capacité émancipatrice de l’architecture en tant que dispositif à la fois spatial, temporel et symbolique. Dans le contexte des mouvements d’occupation des places publiques et de la recherche de nouvelles formes d’actions publiques, la qualification de l’espace entre les individus hétérogènes constituant les foules devient l’enjeu politique par excellence. Le lm cherchera à qualifier ces espaces et les architectures qui les constituent, dans leurs formes, dispositions et matérialités.
Nous verrons, dans ce film, un bâtiment éphémère élevé sur une place publique. Ce bâtiment sera lui même composé de la superposition de quatre places royales parisiennes créant l’impression d’un théâtre en rond avec balcon, comme une version agrandie d’un théâtre anatomique. A l’échelle de la ville ce théâtre englobe l’espace public. Il contient les différentes temporalités et potentialités d’événements de la ville.
Le théâtre est ici compris dans son double aspect : à la fois maintient d’un ordre social par la culture institutionnalisée dans les lieux clos du théâtre et contestation de l’ordre par la dimension festive et populaire du théâtre de rue. Il en va de même de l’architecture et de l’aménagement urbain qui sont tout autant les vecteurs d’un contrôle spatial de la foule, que les lieux possibles de sa contestation.

Note de traitement

Le film se pose comme une synthèse des liens possibles entre architecture, théâtre et cinéma, dans la mesure où chacun des médiums complète les manques des autres : le théâtre donne à l’architecture son caractère événementiel et sa puissance représentationnelle ; le cinéma permet à l’architecture de se révéler dans un espace temps fictionnel et de réécrire ses formes dans une imagerie abstraite pour en souligner le symbolisme ; l’architecture donne au théâtre et au cinéma son cadre urbain, son ouverture sur la ville et son encrage dans la réalité du quotidien.
La narration qui suit une structure épique, se construit autour de faits historiques précis qui sont mis en scène dans le théâtre selon la tradition de l’épopée. Puis ces événements historiques sont mis en abîme et rendus abstraits par le support filmique lui-même.

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